Un été indien

In-accessibles sites Incas


Les incas, probablement originaires du lac Titicaca (3800m d’altitude), vivaient en montagne, dans la « selva ». Ce qui rendit les découvertes de leurs cités très ardues pour les conquistadors espagnols. Aujourd’hui les conquistadors ont troqué leurs armures contre des appareils photos et découvrent (envahissent ?) à leur tour ce patrimoine.

Les  terrasses de Moray

Situé à 50 km de Cusco (« nombril du monde » en langue quechua), ce site construit par les incas a probablement été un laboratoire agricole. L’objectif était de reproduire diverses conditions climatiques de l’empire pour planter choux, patates et maïs et estimer les rendements. Au centre, la température est plus élevée de 5 °C en moyenne. Ce lieu d’expérimentation (avis aux MRJCéens !) nous a semblé magique au milieu des champs encore cultivés aujourd’hui et des montagnes enneigées.

Le site a été découvert en 1932 suite à un survol en avion. Aujourd’hui l’ensemble n’est pas totalement restauré et les touristes radins (évitant les agences de voyage) peuvent l’atteindre en VTT après un col à 3500 m !

El Machu Picchu   

Au pied d’un des plus grands sites archéologiques d’Amérique latine, l’ambiance ressemble à celle d’une course de montagne. Depuis l’hôtel au confort aussi sommaire que celui d’un refuge alpin, le départ a lieu sous la pluie, à la frontale, pour l’ascension. A 6h30, les grimpeurs improvisés le temps d’une journée découvrent le sommet et la vue éblouissante sur le Wayna Pichu. La « cité perdue des incas » apparaît lentement d’entre les nuages. Nous déambulons dans les vieilles pierres et écoutons par ci par là les explications des guides.

A 10h, c’est l’embouteillage, les cordées ou plutôt les groupes en file indienne derrière un parapluie bleu sortis tout droit des bus se concentrent dans les ruines, le moment pour nous de prendre un peu plus de hauteur direction la porte du soleil, l’Intipunku, et d’apprécier d’autres points de vue. Avis aux géocacheurs : nous n’avons pas trouvé la cache malgré notre attente d’une demi-heure afin que les gens s’en aillent et que nous puissions fouiller sans ces moldus ! Passé 11h, les 2500 personnes foulant le site en gâche quelque peu le charme. Si l’affluence dénature la visite c’est son orientation commerciale qui nous a pesé : 100 € l’AR en train, aussi cher qu’un Paris-Strasbourg en TGV + 14 € pour l’accès au site en bus, sans compter les 40€ du billet d’entrée. L’alternative pour les fauchés consiste à prendre le bus durant 6h, marcher 4h et prévoir un aller-retour sur 3 jours.

Le Machu Picchu est un enjeu économique majeur pour le pays bien que l’UNESCO ait exprimé ses craintes sur la dégradation du site. Le dilemme n’est pas près de se résoudre puisqu’un aéroport international va voir le jour à Cusco, prévoyant l’arrivée 10 million de personnes par an.

El Choquequirao

Situé sur un promontoire rocheux à 3085 m, le Choquequirao est constitué d’une place centrale où les bâtiments principaux sont magnifiquement intacts, où passent des canaux d’irrigations menant aux terrasses agricoles escarpées surplombant des falaises abruptes se jetant 1000 mètres plus bas dans l’Amazone ; et d’une colline dont les incas ont aplani le sommet en une grande terrasse, lieu de sacrifice religieux. Plus grand que le Machu Picchu, similaire dans sa structure, on le surnomme le « nouveau Machu Picchu ».

15% seulement de ce site ont été découverts. Le site ne révèle pas encore toute sa splendeur aux deux touristes présents ce jour : Esther, française, couchsurfeuse, volontaire pour le trek et moi, Sylvain. Le trek ? Quel trek ? J’ai oublié de vous dire que pour accéder à ce site, la seule possibilité est d’utiliser ses pieds, soit 32 km et 1500 m de dénivelé positif (avis aux trailers : l’aller-retour représente une transju’trail en somme!). Au coucher du soleil, l’arrivée est bien méritée, les nuages s’accrochent aux montagnes enneigées et la lumière tombante donne un aspect mystique aux ruines.

Une fois de plus les potentielles ressources de l’ouverture de ce site à un tourisme de masse ont fait naître un projet de téléphérique. Dommage ?

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Cette entrée a été publiée le 12 novembre 2013 à 0 h 06 min et est classée dans Pérou. Bookmarquez ce permalien. Suivre les commentaires de cet article par RSS.

3 réflexions sur “In-accessibles sites Incas

  1. Continuez à marcher pour nous raconter ces belles découvertes !

  2. Le , elisabeth a dit:

    Les photos sont superbes et les explications très intéressantes.
    Je suis d’accord avec Luc « continuez à marcher pour nous faire découvrir l’Amérique comme Christophe Colomb » (Sylvain, tu as acquis le surnom de Christophe Colomb décerné par ta petite cousine de Montjoie dans l’Ariège).

  3. J’aime vous lire et vous regarder. Continuez à nous envoyer ces pepites d’or…en attendant de retrouver celles qu’il y a dans vos yeux…

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