Au-dessus du tumulte de la fourmillante La Paz, se dresse une silhouette silencieuse, austère et froide, le Huayna Potosi. A son pied quelques lacs égrènent leurs couleurs turquoise, ocre et pourpre. Petit à petit, le vent se renforce. Les traces de vie humaine disparaissent. Une usine désaffectée, un cimetière, un refuge puis plus rien.
Un désert hostile de roches et de glace nous séparent du sommet. Avec la marche d’approche dans la moraine glaciaire nous découvrons l’ampleur du retrait du glacier. Nous nous arrêtons aujourd’hui au pied du glacier meurtri (5200m) dont les énormes crevasses sont autant de témoins de sa lente disparition. Au-dessus de la mer de nuage l’ambiance n’est pas sereine. Le repos n’est pas facile à trouver, pour certains par manque d’oxygène, pour d’autres par impatience d’en découdre dès cette nuit.
Minuit : le réveil ponctue une courte nuit.
1h : Premiers craquements de crampons sur le glacier. Au programme cinq heures trente de slalom entre les crevasses qui, de nuit, ne paraissent pas très impressionnantes…
3h : Les cordées s’affairent à ne pas (trop !) transpirer ni s’essouffler malgré quelques passages escarpés où le piolet est d’une bonne aide.
5h30 : 5900 m. Sous une température clémente pour une Transjurassienne (vent, -10°/-12°), la constellation de la Cruz Del Sur indiquant le sud dans cet hémisphère disparaît. Le jour se lève enfin.
6h20 : 6050 m. Les andinistes d’un jour escaladent en file indienne le dernier ressaut rocheux.
6h30 : 6088 m. L’ombre triangulaire du Huayna Potosi se projette au loin sur le lac Titicaca. La vue sur les autres sommets de la cordillère Real est magnifique. Après une offrande à la Pachamama (la déesse Terre), le vent nous congèle et nous contraint à prendre nos photos rapidement, l’effort n’est pas terminé.
Les trois heures de descente ne sont qu’un grand plaisir. Le désert de glace hostile de la nuit laisse place à un monde blanc et lumineux de ponts de glace, de séracs et de fronts glaciaires scintillants. En contrebas La Paz nous rappelle l’activité humaine d’où l’on vient, en attendant une prochaine escapade…
Waouh ! Les photos sont magnifiques !!
Mais c’est pas en montant si haut que vous verrez le Père Noël, il habite pas sur ce continent ^^
Pendant quelques instants, je me suis complètement évadée avec vos photos qu’est ce que vous me faites envie de vous rejoindre !!!!!
Sylvain va devenir un alpiniste aguerri, il peut déjà accrocher un 6000 à son palmarès.
Très belle expérience que celle de gravir un sommet dont l’ombre triangulaire se projette sous ses yeux sur plusieurs dizaines de km…
PS : les conditions transju ne sont plus ce qu’elles étaient !
Une belle expérience, en en attendant d’autres plus techniques dans les Alpes avec ASO !
Pour le texte je me suis inspiré de Patrick Gabarrou !
Classe! Félicitations!